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 LA SALAMANDRE

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MessageSujet: Re: LA SALAMANDRE   LA SALAMANDRE Icon_minitimeMer 21 Oct - 15:41

LA SALAMANDRE 954617


salamandre (sunset)

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MessageSujet: LA SALAMANDRE   LA SALAMANDRE Icon_minitimeLun 17 Aoû - 14:55

Villes et Villages de Chez Nous
LA SALAMANDRE
Hommage à une grand-mère pionnière




LA SALAMANDRE 9930583image12-jpg

enfants dans la maison d’Emile et de Marcelle, tâche ardue, certes,
mais mon enfance est heureuse dans cette famille unie. Entre frères et
sœurs nous nous forgeons un bon caractère, le sport occupant une grande
place dans notre vie, surtout la natation. J'ai la chance de pouvoir
passer les vacances scolaires avec Emilie et Marcel, sœur et frère
aînés, chez Rita grand-mère maternelle qui vit dans sa maison de
pêcheurs bâtie tout près des rochers et de la plage. Dans ce
hameau-plage de la côte oranaise à la température idéale, les portes de
la maison de Rita sont toujours ouvertes. On va, on vient, on repart,
mais comme il est plus intéressant pour nous de vivre dehors, Rita ne
nous voit qu’aux moments des repas et à l'heure du coucher. Pour les
enfants du coin les journées se passent dans l'eau, à patauger dès
l'âge de deux ans, sous la surveillance des aînés, lesquels
s’entraînent à des concours de plongeon ou de nage sous l’eau. Les
aînés sont nombreux, frères, sœurs, cousins, cousines, de treize à
quinze ans à qui l'on a fait la même recommandation : " Surveillez bien
les petits ! "


Dans
ce lieu nommé La Salamandre, très fréquenté en cette période 1930, la
maison de Toni et de Rita fait de nous des privilégiés. Bâtie en 1860,
d’abord une pièce, puis trois, et par la suite améliorée avec une
grande véranda et une chambre à l'étage, la maison nous accueille du
mois de juin à la fin de septembre où viennent les moments les plus
exaltants dont un enfant puisse rêver. Cette pointe rocheuse où se
trouve la maison est constamment ventilée par une brise légère en été
et dans son creux elle offre un abri pour les marins-pêcheurs. Depuis
peu, une jetée, pas très longue, a été construite pour amarrer les
barques. Avec les villas blanches ou ocres des estivants, les maisons
basses des pêcheurs, la petite place et son école, les cabanons sur
pilotis le long de la plage de sable fin, et, tout au bout, la crique
où coule une eau de source, La Salamandre est synonyme de bonheur.
On
l’appelle ainsi depuis qu’un accident de la mer s’est déroulé en ce
lieu. Un grand bateau portant le nom de La Salamandre est venu
s’échouer sur les bancs rocheux face à la maison des grands-parents.
Les vents d’ouest fort mauvais en hiver sur cette côte ont eu raison du
bateau qui a fini par se briser et couler. Son nom est resté en
souvenir, toutefois malgré ce nom officiel, ce lieu demeure pour les
marins-pêcheurs la Punta (La Pointe) baptisée ainsi très simplement par
les arrière-grands-parents à leur arrivée de Valence en 1860, dans cet
endroit tout à fait désert à cette époque-là.
Il est évident que
Mostaganem, jolie ville située à cinq kilomètres de la Salamandre,
représente pour les enfants que nous sommes la ville laborieuse avec
l'école, les devoirs, les contraintes multiples, et aussi la chaleur en
été, atroce quelquefois, tandis qu’une toute petite journée seulement
passée chez grand-mère dans ce lieu enchanteur est un bonheur peu
commun. Le café du matin avalé à la hâte avec une tranche de pain
trempé dedans montre déjà notre empressement à commencer la journée,
puis la course vers les maisons voisines où habitent les cousines, les
cousins ; nos incursions en bande sur les rochers pour déloger sans
remord les arapèdes bien incrustées que nous rejetons aussitôt dans
l’eau; nos ruses de djinouns pour observer et taquiner les crabes
méfiants, et encore notre habileté à attraper les crevettes minuscules
en serrant vivement les mains. Les garçons toujours plus malins sont
les premiers à claironner : " Ça y est j’en ai une et je l’avale toute
! "


Des
concours s’organisent pour sacrer " champion du jour " celui ou celle
qui fera le meilleur temps en nage libre jusqu’au bout de la jetée,
retour compris. La nage que nous aimons est la marinière, sur le côté.
C’est d’ailleurs une nage que tous les enfants du lieu pratiquent
naturellement, qu’ils soient enfants de marins-pêcheurs ou non.
Habitués dès l’âge de deux ans à patauger sur le bord, les enfants très
prudents se risquent petit à petit en avançant debout dans l'eau,
progressivement jusqu’à hauteur d’épaules, la tête et le cou bien
droits pour ne pas boire la tasse. Puis, faisant demi-tour pour revenir
sur le bord, ils tirent l’eau en tapotant très fort à la manière des
chiens qui nagent, et c'est ainsi qu’ils apprennent à nager seuls, sans
conseil, ni leçon, ni aide de quiconque. Par la suite, marinière,
brasse ou nage plus sophistiquée n’ont plus de secret pour eux, mais la
marinière reste leur préférée surtout chez les filles qui aiment avoir
la tête hors de l'eau.


Elle
est si chaude cette eau, si bonne, que personne ne songe à partir. On y
passe deux à trois bonnes heures jusqu’à ce que les orteils attrapent
la frisette c’est-à-dire la peau gaufrée, toute bleue et parfois
violette. Quant les orteils atteignent ce stade de l’acharnement à
aimer se tremper il est à peu près midi trente, voire un peu plus, et
c’est le moment d'aller dévorer le repas que grand-mère a préparé pour
nous. La bande se sépare en se donnant rendez-vous après le déjeuner.
Les Cornéa, Varro, Carrétéro, Sellès, Gatto, Garcia, Martin, Marquier,
Gonzalvez, Navarro, grands et petits, cousins germains, du deuxième, du
troisième degré ou par alliance regagnent leurs maisons respectives. "
Grand-mère, ça sent bon ! Qu’est-ce qu’on mange aujourd'hui?". Suivant
notre humeur, nous pouvons dire la même chose en valencien-catalan : "
Avella, quina bonna olor, que minjem avui ? ".


Notre
façon de parler n’a pas toujours le ton distingué que la maîtresse nous
recommande d’avoir en classe. En plus, à l’école, il est interdit de
mélanger les expressions françaises, espagnoles et arabes. C'est
pourtant si drôle d’entendre ce genre de conversation : " Tu deviens
maboul ou quoi ? ", " Si tu te jettes comme ça sur le caldéro, il
faudra chercher le toubib ". " Non, non, dit l'institutrice, gardez
cela pour vous. Pour l'instant nous apprenons à parler un français
correct, quant aux langues étrangères elles viendront plus tard". C'est
en effet une chose excellente que d'apprendre un bon français et une
bonne manière de s’exprimer, mais chez Rita, heureusement, nous avons
commencé les langues étrangères à la naissance, ou de très bonne heure,
et nous connaissons suffisamment la langue catalane de grand-mère pour
nous entendre avec elle comme bons copains aux sourires complices : "
Arroz y calamarets, nous dit la brave aïeule en ajoutant : Afanyevos !
(J'ai fait du riz et des petits calmars, dépêchez-vous !) ".


Le
riz que prépare Rita est le plus réputé du canton. Des quantités de
femmes se sont inspirées de son talent et des enfants en quantité
appréciable se sont régalés grâce à elle. Toutefois il faut ajouter
grâce aussi à son mari Toni qui excellait en cuisine comme tout bon
marin-pêcheur qui se respecte. D’ailleurs Toni et Rita étaient souvent
retenus d’avance chaque fois qu’il y avait un caldéro en préparation
dans une famille. Caldéro est le nom donné à tout festin composé de
poissons choisis : rascasses, pageots, saint-pierres, galinettes avec
autant que possible poissons de roches et langoustines Le mot caldéro
vient de caldéra qui est une marmite, elle peut-être également une
chaudière.


Quand
parmi les estivantes, une maîtresse de maison ne pouvait s’offrir le
luxe d’avoir Toni ou Rita comme " extra "" pour la préparation d'un
caldéro, elle leur demandait conseil tout simplement. Les conseils de
Toni et Rita étaient gratuits de même que les services rendus. En
compensation, ils recevaient quelques bouteilles de " Mostaganem " ou
d’autre vin de coteau délicat et typé qui rendaient Toni encore plus
gai que nature. Parmi tous les estivants de la Salamandre, trois
familles : Champion, Dermy, Lafabrègue, avaient la " préférence " de
Toni et Rita. Une sorte de complicité amicale existait entre eux, ils
étaient les pionniers du début, ils avaient connu ensemble les mêmes
sueurs, les mêmes peurs et les mêmes joies. Dans ce couple très uni
lequel des deux a apporté le plus à l'autre ? Difficile à dire. Etant
plus âgé de onze ans, Toni a peut-être façonné le caractère et le
comportement de son épouse mais ce n’est pas sûr. Sans doute lui a-t-il
apporté la tendresse dont elle avait besoin en la soutenant toujours de
sa grande force souriante, mais l’énergie farouche dans le travail, le
dévouement sans faille dans l’éducation de ses dix enfants, le courage
à la mort tragique de ses quatre garçons, et aussi le paludisme à
combattre, l’allaitement de plusieurs enfants de colons dont les mères
n’avaient pas de lait, et être debout la nuit pour chasser les pillards
(renard, chacal ou malandrin) saccageant le poulailler, être partout à
la fois c’est Rita, bout de femme à l'énergie extraordinaire.


Pour
l’heure, le riz est succulent, tout parfumé de l’arôme des petits
calmars, les scipions et trois enfants comblés de sept, onze et quinze
ans, regardent leur grand-mère avec tendresse. Très attentive Rita
veille toujours à nous donner une nourriture qui nous convienne. Ainsi
le safran qui est une poudre très souvent utilisée par les Valenciens
pour colorer le riz n’est pas employé par grand-mère quand nous sommes
là parce qu’elle le trouve un peu toxique. Pour la digestion tranquille
de notre estomac jeune et délicat, il est plutôt conseillé de manger du
riz blanc, celui que grand-mère appelle l’" arroz blanquet ".
Toutefois, suivant son humeur, elle agrémente parfois ce riz d’une
sauce douce faite avec des tomates et des calmars. Réjouie devant notre
appétit, Rita nous dit gravement: " La mer nous a toujours nourris.
Aimez la mer, mes enfants ". Puis elle poursuit sa confidence : " Ce
pays a éprouvé de nombreuses disettes. Notre famille arrivée ici en
1852 et 1860 a connu toutes ces périodes de sécheresse qui laissaient à
l'intérieur du pays des populations affamées, mais ici au bord de la
mer, nous n'avons pas trop souffert. Le poisson n'a jamais manqué sur
notre table grâce au grand-père Toni qui avait du courage pour aller le
pêcher. C’était une joie de le voir revenir chaque jour dans sa barque
pleine de poissons divers, des dorades, des raies, des baudroies
appelées raps par les Valenciens, des pageots, des merlans. Les
amateurs l’attendaient avec impatience, venant de la ville, des
villages et des fermes proches. Ils se précipitaient pour acheter toute
la pêche mais Toni gardait toujours dans le coin du bateau quelques
merlans pour ses enfants et du menu poisson pour la soupe du soir.
Quand venait le mois d’août il partait avec mon père Baptiste pour la
pêche au thon. Ayant tous deux une grande expérience de cette pêche,
ils en revenaient avec des thons pesant parfois près de 150 kg ! ".


Elle
sourit tristement à l'évocation de ces souvenirs du grand-père qui nous
a quittés en 1921, puis brusquement comme pour chasser son émotion :
- Bueno, es hora de fer siesta !
- Mais on n’a pas sommeil, lance Marcel et puis on a rendez-vous avec les cousins sur la plage.
- Fa molt calor, xiquets, es la mal hora, sermonne grand-mère.
-
Mais non, c’est pas la mauvaise heure, on va vers les cabanons, il y a
un bon courant d’air, et on est bien, répond Marcel qui a horreur de la
sieste.
Rita parvient cependant à nous faire monter dans la chambre
pour un petit somme, mais au bout de dix minutes, ne tenant plus, nous
nous échappons en criant dans l'escalier :
- On a fini de dormir, à ce soir, avella !


Avec
les cousins retrouvés, l’après-midi se déroule aussi joyeusement que la
matinée. Bébert, Pépico, Jean-Baptiste, Xicotet, Fernand, Dédé sont de
gais lurons. Viennent s’ajouter à notre groupe Marie-Thérèse,
Pierrette, Henriette et d’autres cousins par alliance, les trois frères
nageurs et plongeurs intrépides : Mimile, Dédé dit Fauvette et Gaston.
Sous les cabanons montés sur pilotis le courant d'air est bien réel. Il
fait délicieusement bon pendant que nous jouons aux cartes, aux
osselets, ou à " Pigeon vole ", en attendant l’heure du bain qui durera
jusqu’au soir. Les enfants Benderbous nous ont rejoints. Ce sont les
voisins de grand-mère : Djillali et Belkacem les aînés, Kaira la fille
âgée de huit ans, et Charef le petit dernier. Intelligents et
sympathiques ces Français musulmans parlent le valencien aussi bien que
nous. Leurs parents ont appris la langue ainsi que la confection et le
raccommodage des filets en compagnie des pêcheurs et des habitants du
hameau. Nous décidons, pour changer un peu du matin, d’aller nous
baigner dans la crique située à un kilomètre de là, en bout de plage.
Le parcours sous la forte chaleur ne nous effraie pas, nous sommes
endurcis. Les plus jeunes comme Antoinette, petite cousine de cinq ans,
marchent comme nous pieds-nus sur la route brûlante qui conduit
jusqu’au promontoire. En bas de ce promontoire se trouve la crique, et
le long du versant abrupt, l’eau d’une source coule fraîche et
délicieuse. Nous nous précipitons sous cette eau bienfaisante qui tombe
en cascade; elle nous arrose, nous désaltère tandis que nos éclats de
rire sont entendus de loin. Les bains dans la petite crique dotée d’une
multitude de rochers pour plonger et d'une plage, minuscule mais
suffisante, pour le repos sont encore des minutes de bonheur qui
passent trop vites.
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